Un maire qui doit demander l’autorisation pour pouvoir communiquer un simple document sur l’état de la commune, voilà qui en dit long sur le clientélisme ambiant qui règne dans le Gard !!!
La décentralisation a donné plus de liberté à nombre d’élus peu fiables, peu enclins à honorer l’intérêt général et souvent plus préoccupés par des intérêts personnels et clientélistes. A Saint-Bénézet nous en savons quelque chose !
A la fin d’une réunion publique sur l’état de la commune pour réaliser une Carte Communale, un participant du public a demandé qu’on lui transmette le diaporama qui venait d’être projeté. L’urbaniste animateur de la réunion s’est trouvé surpris par la question et bien embarrassé. Alors il s’est tourné vers le maire qui semble-t-il ne pensait pas qu’il pouvait y avoir des habitants intéressés par l’urbanisme de leur village. Incapable d’apporter une réponse franche il nous a lancé un très surprenant « Il faut que je demande ». Stupéfaction de l’assistance. « A qui ? » ont demandé plusieurs participants qui voyaient l’affaire devenir cocasse. « A l’échelon supérieur » a répondu le maire après un moment d’hésitation tout en s’enfonçant dans une gêne tragi-comique.
Ce maire pris au dépourvu nous a ainsi avoué qu’il n’était pas le véritable responsable de ses propres décisions et qu’il était soumis à une « autorité supérieure ».
Or la projection était publique avec des éléments de notoriété publique et mise en forme avec l’argent public, donc propriété de la commune. La loi autorise l’accès à la quasi-totalité des documents détenus par la municipalité. Ils sont consultables ou transmissibles à l’exception des documents de travail (exemple: devis, comptabilité de l’exercice en cours, projets) ou comportant des données personnelles (exemple: feuille de paye des employés municipaux).
La réunion étant publique elle aurait pu faire l’objet d’un enregistrement vidéo retransmis ou disponible sur YouTube par exemple.
Il apparait donc que le maire de Saint-Bénézet ne semble pas connaître l’étendue et les limites de ses prérogatives. En cette circonstance sa maladresse se double d’un aveu sur les limites de ses responsabilités au profit d’une prétendue « autorité supérieure’.
Mais alors qui est le supérieur hiérarchique du maire de Saint-Bénézet ? Le préfet ? La sous-préfète ? Le président de la Communauté de Communes ? Le député local ? Le sénateur ?
Un début de réponse se trouve vraisemblablement du côté de l’organisation de la réunion où était attendu un collaborateur du Conseil Départemental dont on se demande ce qu’il serait venu faire dans cette affaire ? Aurait-il été envoyé par la conseillère départementale locale avec laquelle il semble collaborer ? Cette hypothèse est d’autant plus crédible que l’on a vu la société SEGARD dont cette conseillère est présidente, venir « assister » ou « conseiller » la municipalité dans les travaux de la scandaleuse nouvelle école inutile. La SEGARD est un bureau d’étude d’urbanisme propriété du Conseil Départemental, censé prodiguer du conseil aux municipalités qui en feraient la demande.
Ce n’est pas la première fois que Saint-Bénézet « subit » les conseils du Conseil Départemental. En 2009 un autre bureau d’étude du Conseil Départemental le SATAC était venu superviser le schéma directeur d’assainissement pour ses extensions et pour la reconstruction de la station d’’épuration. Résultat: le réseau d’assainissement est toujours inachevé, la station d’épuration a été reconstruite à 320 équivalent-habitant au lieu de 400 et un tronçon du réseau d’assainissement a été détourné pour desservir des terrains de la famille d’un adjoint du maire qui se trouve être le maire actuel. Ça ne s’oublie pas.
Nous aimerions que les collaborateurs du Conseil Départemental s’occupent des affaires du département du Gard (Chômage Gard 12,2% n° 3 en France après les Pyrénées Orientales14,2% et l‘Hérault 12,5%, à égalité avec l‘Aisne. – Chômage France 8,8% – Source INSEE 4éme trimestre 2018 ). Pourquoi manifestent-ils autant d’intérêt à une micro-commune de 280 habitants ? Serait-ce à cause des élections sénatoriales en 2020 qui auront lieu après les élections municipales ?
Ce sont ces comportements qui décrédibilisent ce que l’on appelle pompeusement « la classe politique » ou l’élite.
Les élus sont d’abord des citoyens comme les autres. Il faut le leur rappeler autant que possible et les surveiller dans leurs agissements.