En France, qui oserait installer des activités associatives dans une station d’épuration?
Eh bien à Saint-Bénézet dans le Gard, le maire et le conseil municipal ont autorisé par délibération une société de chasse à construire un local de chasse à l’intérieur de la station d’épuration. Non vous ne rêvez pas !
Quel bel endroit pour installer les locaux d’une association ! Ce n’est pas sans rappeler les jolies colonies de vacances de Pierre Perret .
La station d’épuration est l’endroit où se jettent toutes les eaux usées des WC, des éviers, des lave-linge d’une commune et où elles sont traitées pour être rejetées dans la nature sans polluer. Ça, c’est la théorie. Dans la pratique un bon nombre de polluants ne peuvent être neutralisés et les stations d’épuration sont des lieux privilégiés pour l’élevage de toute sorte de mouches et moucherons et autres insectes ragoutants, ainsi que d’émanations plus ou moins toxiques.
Les chasseurs et leurs proches en sont-ils conscients ?
En effet, la société de chasse de Saint-Bénézet s’est fait payer par la commune des containers qu’elle a installés en toute illégalité sur autorisation du maire et de son conseil municipal sur le site de la station d’épuration. Les services de la préfecture semblent trouver la situation normale.
Les sociétés de chasse seraient elles au-dessus des lois ?
Les règles minimales d’hygiène semblent ne pas être une priorité pour ces gens-là.
On s’en amuserait si cette situation n’était gravissime et illégale.
La loi interdit
– toute construction dans un rayon de 100 m autour d’une station d’épuration
– l’accès public à ces installations.
La loi oblige à l’obtention d’un permis de construire pour installer des locaux de plus de 20m².
Et enfin la loi interdit à des élus ayant des intérêts dans une affaire à voter une délibération concernant cette affaire. Ceci n’a pas empêché la conseillère municipale épouse du président de la société de chasse de voter la délibération. Et pour couronner le tout, cette opération a été financée avec l’argent de la commune comme si les chasseurs étaient une population nécessiteuse.
Où sont les services rendus par l’association de chasse à la commune ?
Nous ne pouvons qu’en constater les nuisances: élevages de chiens qui jappent à longueur d’année dans le village, maltraitance de ces mêmes chiens élevés en cage, tirs de fusils aux abords du village, absence d’affichage des jours de chasses, constructions hétéroclites de mirador en garrigues, destruction de nos jardins par des sangliers « élevés » en garrigues par l’agrainage et les abreuvoirs, etc.
Combien de dizaines ou de centaines de kilos de viande de sanglier auront transité par cette installation à l’hygiène douteuse.
Qu’en pense la fédération de chasse du Gard ? L’image de la chasse n’est pas améliorée, bien au contraire. Jusqu’où ira la pollution de la chasse ? Quand y’aura t’il dans le Gard une véritable charte de la chasse qui obligera les chasseurs à un minimum de respect envers le public et envers l’environnement ? (exemple)
Cette affaire a été transmise au procureur de la République qui y donnera la suite qu’il convient.
Les jolies colonies de vacances (extrait)
Pour se baigner c’est l’coin tranquille
On est les seules personnes y va
On va s’tremper dans un p’tit bras
Où sortent les égouts d’la ville
Paraît qu’on a tous le typhusse
On a l’ptrus tout boutonneux
Documentation : Les bactéries antibiorésistantes qui pullulent dans la nature viendraient de nos excréments