On connait les choix et la dépendance des agriculteurs conventionnels ou productivistes pour la consommation de pesticides. La science avance et on mesure de mieux en mieux les dégâts de ces pesticides sur la santé et sur l’environnement. La multiplication des cancers et autres maladies dues aux pertubateurs endocriniens devrait inciter l’ensemble de la population à fuir la présence de la chimie du sol à l’assiette.
Dans le Gard on bat des records d’usage de produits phytotoxiques, car la vigne est de loin la culture la plus polluante.
Pourtant dans un rayon de moins de 15 km autour de Saint-Bénézet il existe des viticulteurs qui ont su sauvegarder leur sols depuis plusieurs générations et qui n’ont nullement besoin de glyphosate, de Bayer (ex Monsanto), Syngenta et compagnie.
A Saint-Bénézet pas besoin d’être observateur chevronné pour constater la disparition des oiseaux (exemple les hirondelles) et des insectes (exemple les abeilles). On assiste d’une année sur l’autre à l’effondrement de la biodiversité. En cause les pesticides.
Certains matins l’atmosphère sent plus la chimie que le sous-bois.
Le passage à des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement devient une priorité ici comme ailleurs.
On a entendu dire à Saint-Bénézet :
- « si vous n’êtes pas content vous n’avez qu’à partir ». Ceux qui tiennent de tels propos sont-ils heureux de respirer et de faire respirer à leurs enfants et à leurs amis les effluves toxiques de leurs pulvérisateurs?
- « Les produits que l’on utilise sont homologués ». Eh bien oui avant d’être retirés du marché, les produits chimiques ont tous été homologués. Lisez les bulletins de l’ANSES qui délivre les autorisations d’usage des produits phytosanitaires, c’est édifiant.
- « Il n’y a rien pour les remplacer ». En France comme dans le monde entier, des millions d’agriculteurs n’utilisent ni herbicide, ni fongicide, ni insecticide et sont heureux de leurs pratiques. Seraient-ils plus doués ?
En France les solutions existent depuis longtemps pour des pratiques agroécologiques vertueuses. Elles commencent seulement à être mises en oeuvre à l’échelle nationnale.
Il y avait 15% d’agriculteurs bio en 2017 sur 17% de la surface agricole utile. Et la croissance est de l’ordre de 15% par an. Alors pourquoi est-ce si long à généraliser des pratiques agricoles vertueuses alors que les voisins, Allemands, Italiens et Espagnols ont « mis le paquet » et garnissent les rayons de nos supermarchés avec leurs produits bio ?
Le prix du bio n’est ni un frein ni une excuse. Le prix de blé n’intervient que de 3 à 5% dans le prix d’une baguette de pain et 30% de la production agricole finit tout simplement à la poubelle. Le bio permet de limiter le gaspillage.
L’enseignement agricole a viré à 180°. Fin de l’agriculture chimique en vue. L’agroécologie s’impose en formation, mais combien de temps faudra-t-il pour faire revivre les sols morts, pour dépolluer les rivières ?
En attendant, les cantines gardoises servent encore et toujours de la nourriture industrielle. La nourriture bio des cantines scolaires et de la restauration collective est un marqueur essentiel de la qualité de vie.
En matiére de pollution agricole, la responsabilité politique est totale. On attend que les élus et principalement ceux liés à l’agriculture et à l’agroalimentaire interviennent avec autorité pour remettre de l’ordre dans l’environnement. Ce serait moins la queue aux urgences et dans les services de cancérologie.
L’air et les sols seraient un peu plus propres et la biodiversité se reconstruirait.